Constructeurs de véhicules, GAFA et start-up : vous avez dit coopération ?

18 octobre 2018

A l’ouverture du Mondial de l’auto, où l’on ne parle que véhicule électrique, connecté ou autonome, l’heure est à la coopération entre les constructeurs classiques, les GAFA, et les start-up : BMW met l’assistant vocal d’Amazon dans ses cockpits, Volkswagen a choisi Microsoft, et l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi équipera toutes ses voitures avec l’Android de Google à partir de 2021. La guerre attendue n’aurait-elle pas lieu ?

A ce tournant, deux bonnes raisons : d’abord, construire des véhicules est un métier difficile, exigeant et complexe. Les difficultés de Tesla le montrent chaque jour. Et l’accumulation de compétences et de savoir des constructeurs et équipementiers n’est pas à la portée des GAFA dans une période de temps courte. De la même façon, même si les modèles de voitures les plus récents comportent 100 millions de lignes de code pour fonctionner de manière parfaite et en toutes circonstances, la création de logiciels est la compétence des GAFA et pas celle des OEM traditionnels. Là aussi, la courbe d’apprentissage serait trop longue. Intérêt bien compris donc entre les acteurs pour travailler ensemble.

Seconde raison, les constructeurs font face à de tels budgets d’investissement pour passer les normes d’émission, développer la connectivité de leurs véhicules, avancer sur le chemin difficile de la voiture autonome, investir sur les marchés émergents qui sont la croissance de demain, réviser leur politique d’achats face aux risques de re-cloisonnement du commerce mondial, etc. qu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’allier pour survivre. Les GAFA sont riches, ont les ressources et les compétences et voient le marché automobile (presque 100 millions de véhicules en 2018, 1,2 milliard de véhicules roulant dans le monde) comme très séduisant pour affiner leurs démarches marketing et y développer leurs services. La « mobilité as a service » sera donc l’œuvre commune des acteurs traditionnels de l’automobile aussi bien que des nouveaux venus, gros ou petits qui inventent tous les jours de nouvelles offres. Reste qu’il ne faut pas oublier cet adage d’un banquier de Wall Street : « quand vous dînez avec vos concurrents, si vous n’êtes pas invité, c’est que vous êtes au menu ».

Jacques Chauvet est Advisor de TNP depuis 2013. Ancien membre du Comité de Direction de Renault dans ses fonctions successives de Directeur de la Division Pièces et Accessoires, puis Directeur Commercial France, puis président de la région EUROMED et à ce titre président de Dacia, Jacques a ensuite dirigé le pôle de compétitivité MOV’EO

Jacques Chauvet
JACQUES CHAUVET
ADVISOR

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