IA et emploi : un débat, des chiffres et des impacts

Lors du Sommet mondial pour l’action sur l’IA à Paris, les discussions ont mis en lumière un enjeu central : l’Europe peut-elle rattraper son retard face aux géants américains et chinois ? Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, se veut optimiste : « La course à l’IA est loin d’être terminée ».  Mais cette transformation suscite autant d’espoirs que de craintes, notamment sur l’impact de l’IA sur l’emploi.

Si l’IA suscite des craintes en matière d’emploi, son impact est plus complexe qu’un simple remplacement des travailleurs. Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail, a souligné que « de nombreux emplois seront perdus, mais d’autres seront créés ». Cependant, l’intelligence articificelle ne touche pas toutes les catégories de travailleurs de manière équitable. Dans les pays développés, environ 2,3 % des emplois sont exposés à l’IA, contre 5 % dans les pays du Sud, où le manque d’infrastructures complique l’adaptation (chiffre de l’OIT). Quant au FMI, il estime que l’IA affectera 40 % des emplois dans le monde, avec une exposition atteignant 60 % dans les pays développés et seulement 26 % dans les pays à faible revenu.

Les débats actuels sur l’intelligence artificielle (IA) et l’emploi s’articulent souvent autour de deux points de vue opposés. Les pessimistes craignent un chômage généralisé et un avenir sans travail, tandis que les optimistes voient dans cette technologie le moyen de soulager les travailleurs de tâches répétitives. Une vision « intermédiaire » de ce débat, reconnaît que la plupart des emplois ne disparaîtront pas, car il y a des limites à ce que l’IA peut faire, et des limites encore plus grandes à ce qu’elle peut faire bien.

Le sommet a également souligné le risque d’accroissement des inégalités. Les emplois féminins sont particulièrement menacés a mis en garde ce lundi 10 février le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT). La fracture numérique pourrait également s’intensifier avec l’IA et exclure une partie de la population du marché du travail. Pour contrer ces effets, les intervenants du sommet ont appelé à un dialogue social renforcé et encourage l’investissement dans la formation. Enfin, l’intensification du travail a aussi été pointée du doigt. Christy Hoffman, secrétaire générale d’UNI Global Union, met en garde contre les effets néfastes de l’IA sur la charge de travail et le bien-être des salariés.

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