La BCE accélère sur l’euro numérique pour contrer les stablecoins adossés au dollar
La Banque centrale européenne (BCE) redouble d’efforts pour promouvoir l’euro numérique, présenté comme une réponse stratégique face à la montée des stablecoins adossés au dollar américain. Piero Cipollone, membre du directoire, affirme que l’e-euro est crucial pour préserver la souveraineté monétaire de la zone euro, menacée par l’adoption croissante de cryptomonnaies privées dans les transactions quotidiennes.
Selon lui, le risque est double : une perte de revenus bancaires et un transfert de dépôts en euros vers des actifs libellés en dollars. Les entreprises, de plus en plus enclines à accepter les stablecoins pour les paiements, pourraient fragiliser le rôle de l’euro. L’euro numérique, émis sous cadre législatif européen, permettrait de limiter l’influence de ces monnaies alternatives. Cipollone appelle donc à une action rapide du Parlement européen pour doter la BCE du cadre juridique nécessaire, avant fin 2025.
Malgré cet activisme institutionnel, le projet reste largement impopulaire auprès des citoyens. Un sondage mené dans 11 pays de la zone euro révèle une forte réticence à utiliser l’e-euro au quotidien. Plusieurs facteurs expliquent cette méfiance : la récente chute des cours des principales cryptomonnaies (comme Bitcoin ou Ethereum) alimente la défiance envers toute forme de monnaie numérique. Les usagers redoutent également une surveillance accrue de leurs paiements, craignant une perte de confidentialité. Enfin, beaucoup ne perçoivent pas de réelle valeur ajoutée par rapport aux outils existants (virements instantanés, cartes, wallets), ce qui renforce leur scepticisme.
Face à ces résistances, la BCE devra convaincre que son projet répond à un besoin réel sans porter atteinte aux libertés individuelles.
Inscrivez-vous à notre newsletter DDET (Des Données et des Territoires), le média qui synthétise l’actualité du numérique et des données, produit par les praticiens de la transformation numérique.