Les GAFAM nous écoutent-ils vraiment ?
Que font les GAFAM de vos conversations privées ? C’est un sujet en vogue depuis l’émergence des assistants vocaux et dans la veine des légendes urbaines, un certain nombre d’anecdotes « entre amis » sur des publicités à l’apparition « suspecte » après un échange verbal sur un sujet donné. Vous y avez peut-être été personnellement confronté. Bien qu’il déroute, le phénomène est statistiquement de l’ordre de la coïncidence et n’a jamais été observé en masse.
Les publications expertes sont très nombreuses sur le sujet, et si vous tapez « est-ce que mon téléphone m’écoute » sur votre moteur de recherche préféré, vous obtiendrez plus de 300 000 résultats dont des sources parfaitement fiables.
Ce qu’il faut retenir pour ne pas s’inquiéter inutilement :
Pour commencer, l’écoute téléphonique en France est très règlementée et un objectif publicitaire n’est bien sûr en aucun cas un motif valable.
Ensuite, l’enjeu commercial est tel que même si nous ne saurons jamais tout des progrès en deep learning de Google, Amazon ou Apple, écouter à notre insu pour faire du profit serait sanctionné, notamment au niveau européen, sur des montants totalement dissuasifs.
D’un point de vue pratique, ces dispositifs, dans la mesure où ils répondent à une sollicitation « dis Siri, Alexa, OK Google… », vous écoutent évidemment, en mode passif, dans l’attente de ce mot-clé. Et à priori, vous y avez consenti en l’activant la première fois ! Tant qu’il n’est pas prononcé, vos conversations ne sont ni enregistrées (vous le verriez sur l’espace disponible de votre téléphone), ni transmises (vous vous en apercevriez dans la surconsommation de votre forfait). Notez que l’écoute passive peut, en stockage local et temporaire, servir à certains assistants pour enrichir la connaissance qu’ils ont de vous pour mieux traiter vos requêtes réelles, et les fabricants d’assistants indiquent que ces écoutes passives ne sont pas exploitées hors du « device » (pour nous simples utilisateurs, cela est déclaratif et nous espérons que c’est une réalité).
A partir du moment où vous sollicitez votre assistant, il enregistre votre « question », à raison de plus ou moins 160 mots par minute, la transcrit pour pouvoir la transmettre, à une IA ou un moteur de recherche, après l’avoir éventuellement recontextualisée (géolocalisation de votre appareil, heure de la sollicitation, historique de vos questions posées, traceurs notamment sur vos réseaux sociaux, historique et cookies sur le navigateur de votre appareil).
Ces données de recontextualisation permettent d’améliorer la qualité de la réponse et en tout état de cause, ce sont des informations que vous pouvez bloquer ou purger régulièrement de votre assistant.
En soi, utiliser ou activer son assistant vocal ne présente pas vraiment plus de risques que taper une requête dans un moteur de recherche sur PC. Tout est une question de consentement, si possible éclairé. Toute installation par défaut d’une application ne garantit pas cet éclairement car nous sommes nombreux à ne pas lire TOUTE la politique de confidentialité avant de cliquer sur « Installer », mais les applications validées par les « stores » ont un onglet paramètres dans lequel vous pouvez modifier ces autorisations.
La bonne pratique est de connaître un minimum les paramètres de son appareil, savoir purger les données d’une application, vider un historique, désactiver l’accès au micro pour les applications qui n’en ont pas réellement besoin, désinstaller les applications non utilisées…
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