Une sortie au cinémIA ?
Dans la profusion de festivals de cinéma avec laquelle nous débutons le printemps s‘est organisé une première dans le monde du 7e art : le World Artificial Intelligence Film Festival organisé à Nice les 11 et 12 avril derniers. Au cœur des conversations, le slogan universel qui assure que « l’IA n’est qu’un outil » au service de la créativité, et qu’aucun métier ne sera remplacé.
Nous ne sommes pas encore dans Black Mirror 7×3, pourtant la menace que constitue l’IA a déjà mené scénaristes et comédiens à un mouvement de grève à Hollywood. Il semblerait que créativité et innovation ne fassent peut-être pas si bon ménage. Deux métiers sont notamment impactés : celui de scénariste, ainsi que celui de doubleur.
C’est l’âme même des professions qui est secouée : à l’heure où l’on se vante d’être des puristes du 7e art (tout film doit être regardé en VO !!) on s’insurge pourtant en réalisant que le doublage aussi constitue une technique artistique et qui ne doit pas être remplacée par une IA. A l’heure où chacun rédige des documents, des articles de blogs, et autres posts LinkedIn sans queue ni tête à profusion avec ChatGPT, on crie au scandale si un scénario a reçu un coup de pouce artificiel. Le cliché de l’artiste créateur torturé est remis en cause : plus besoin de vapeurs de whisky si un agent conversationnel pond des idées à leurs places.
Vous trouvez que cet article mélange trop d’idées et de concepts différents ? C’est le cas, car le sujet est complexe et se situe au carrefour de tunnels de connaissances distincts et souvent mis en opposition. En plus des concepts philosophiques qui s’interrogent sur la relation entre l’art, la technique, la créativité, le plagiat, au cinéma, se trouvant au croisement entre image, audio, écriture, prestations physiques, vocales, et de l’IA qui navigue au cœur des ambitions économiques, politiques, écologiques et morales – il est aussi (et peut-être surtout) question ici d’enjeux sociaux et de la réalité du monde du travail, déjà complexe initialement dans le milieu du cinéma.
Beaucoup de vecteurs de connaissances existent, je préfère donc ici vous en donner trois, un peu différents de l’actualité brute, pour ouvrir la réflexion de chacun : un podcast, un séminaire de recherche et surtout un conseil : celui d’affiner ses connaissances techniques sur le fonctionnement de l’IA, et plus particulièrement de l’IA Générative pour mieux comprendre ses implications concrètes.
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