Du laboratoire à la piste : Comment TNP et la FFC réinventent les chaussures des cyclistes

Une interview de Franck Giraud, Partner associé.

Quelle est l’origine du partenariat entre TNP et la FFC ?

• « Nous conduisons depuis plusieurs années des travaux de recherche en prévention santé autour de l’usage du vélo à assistance électrique doté d’une intelligence artificielle, avec le LAAS, laboratoire des systèmes embarqués du CNRS. C’est notre point commun initial avec la Fédération Française de Cyclisme. En effet, la cellule Recherche & Performance de la Fédération et son Département médical travaillent également avec le LAAS, sur des problématiques d’optimisation de la performance. En résumé, le LAAS nous a présenté à la FFC. »

Quelles étaient les motivations de TNP ?

• « La passion de notre président pour le vélo ? Cela a compté. Mais surtout la volonté de dépasser le cadre du sponsoring classique. Depuis quelques années nos activités Recherche & Développement et Innovation se sont remarquablement développées, et nous avons proposé à la FFC de financer un projet de R&D lié à la performance des athlètes. L’impact de la technologie sur la performance est un des sujets majeurs traités au quotidien par TNP DIGITAL auprès de ses clients. »

Quel projet a été proposé par la FFC ?

• « Depuis déjà une dizaine d’années, la FFC tente de trouver des solutions individualisées et sur-mesure de chaussures pour les sprinters de l’Equipe de France en cyclisme sur piste. Le concept d’individualisation s’appuie sur la volonté d’optimiser le transfert de la puissance à la pédale. Cette personnalisation des chaussures fondée sur l’usage de technologies carbones a montré des limites, en termes de fiabilité des matériels, et surtout en termes de blessures induites pour les coureurs. La FFC souhaitait relancer ce projet avec une nouvelle approche, dans la perspective des Jeux Olympiques 2024. »

En quoi ce nouveau projet était-il différent ?

• « La FFC a identifié un nouveau fournisseur résolvant ses problèmes de fiabilité des matériels, et a développé une nouvelle approche impliquant une variété plus grande d’expertises, comme celle de podologue auprès des sprinters. C’est dans cet esprit, qu’au-delà du financement global du projet, TNP intervient également dans sa partie R&D du point de vue de sa propre expertise en introduction de nouvelles technologies et prise en compte des comportements associés. »

Comment les solutions développées par ce projet contribuent-elles à améliorer les performances et l’intégrité physique des cyclistes ?

• « Des chaussures en tissu de carbone sur mesure ont été développées pour les pistards français, pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. La conception de ces chaussures, fondée sur les empreintes de pieds, permet d’optimiser le transfert de forces sur la pédale. L’amélioration de la stabilité lors du pédalage à haute pression permet également de prévenir les blessures. »

A quel niveau TNP intervient elle dans la R&D ?

• « En athlétisme, l’introduction des chaussures de course à pointes en sprint a provoqué l’augmentation temporaire de 20 % de blessures aux genoux. Il fallait réinventer la manière de courir.  L’introduction des protections faciales dans le hockey à induit une augmentation des blessures à la tête de 40 à 50 %, du fait de l’augmentation de la prise de risque lors des collisions entre joueurs. L’introduction d’une nouvelle technologie n’est jamais neutre, tant du point de vue des techniques sportives que des comportements. C’est pourquoi la FFC a souhaité intégrer notre expertise en analyse et influence comportementale, appuyée par l’usage d’outils comme Predictive Index et les travaux de nos data scientistes. »

Quelles sont les ambitions à long terme de ce partenariat ?

• « Nous avons déjà identifié de nouvelles pistes, et débuté parfois leur mise en œuvre, avec notamment l’introduction d’un nouveau type de guidon pour l’équipe Endurance. Nous souhaitons également poursuivre le développement de la partie comportementale, à laquelle s’intéressent de près les équipes Endurance et VTT. »

En quoi ce partenariat illustre-t-il les grands engagement de TNP ?

• « Ce projet illustre parfaitement notre quête d’amélioration de la performance, par une hybridation réussie de la technologie et de l’humain, dans le cadre de projets innovants respectant à la fois la santé de la biosphère comme celle des individus. »

Pouvez-vous partager l’avancement de ce projet ainsi que des exemples concrets de succès obtenus grâce à ce partenariat ?

• « Des tests en labos et des tests dit « écologiques », c’est-à-dire en situation sur piste, ont été conduits avec les 13 pistards. Ces éléments, dans la perspective des Jeux, restent confidentiels. Ces tests ont notamment permis d’analyser les départs avec différents braquets pour les femmes et les hommes, ou encore de comparer les départs pour le même braquet dans différentes conditions. Les ajustements personnalisés au niveau des chaussures ont permis des améliorations comme la réduction oscillations latérales.  On observe une amélioration certaine de la biomécanique de pédalage. Certains athlètes perçoivent une meilleure utilisation de l’ensemble de leur pied. D’autres ont vu se réduire des douleurs fonctionnelles du dos, du genou ou encore de la cheville. »