Le smartbuilding au service de la sobriété des bâtiments

Un article de Martine Varieras, directrice associée, Mehdi Abdellaoui, senior manager, TNP  paru dans le livre blanc « Comment accélérer la transition énergétique ? »

Les empreintes énergétique et carbone des bâtiments sont des enjeux majeurs pour la transition énergétique. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les bâtiments s’avèrent responsables de 36 % de la consommation totale d’énergie et de 39 M des émissions de dioxyde de carbone dans le monde. Le développement des immeubles intelligents apparaît comme une solution pour optimiser la performance énergétique des constructions et réduire les émissions de CO2 du secteur.

Les objectifs de transition énergétique dans le tertiaire

L’accélération du changement climatique rend urgente la mise en place de politiques publiques en faveur de la transition énergétique dans le secteur tertiaire. En France, le décret n°2019-771 du 23 juillet 2019 fixe des obligations de réduction de la consommation d’énergie. Il prévoit une réduction de celle-ci de 40 % d’ici 2030, de 50 % d’ici 2040 et de 60 % d’ici 2050.

Un autre texte réglementaire, le décret n°2020-887 du 20 juillet 2020, fixe, un objectif quant à l’équipement numérique de certains bâtiments non résidentiels. Ces derniers doivent être équipés de systèmes d’automatisation et de contrôle d’ici le 1er janvier 2025. Cette réglementation concerne les bâtiments où sont exercées des activités tertiaires marchandes ou non marchandes et équipés de pompe à chaleur dont la puissance excède 290 kW.

Enfin, la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021, dite loi Climat et Résilience, impose un certain nombre d’obligations aux bâtiments utilisés à usage commercial de plus de 500 m2. À partir du 1er juillet 2023, leurs propriétaires doivent prévoir l’implantation de panneaux photovoltaïques ou de toits végétalisés en cas de construction, extension ou rénovation lourde.

 

Un immeuble intelligent

Un immeuble intelligent, également connu sous le nom de smart building, est équipé de technologies de pointe à même d’agir sur sa consommation énergétique. Des capteurs y sont installés pour collecter, notamment, des données sur la consommation d’énergie (chauffage, climatisation, ventilation), la qualité de l’air, l’éclairage et l’occupation des différents espaces du bâtiment.

Celles-ci sont ensuite analysées pour identifier des éventuelles améliorations contribuant à une meilleure gestion de l’énergie et au confort de ses occupants et ce, en temps réel.

 

Les initiatives en faveur du développement des immeubles intelligents

Conscient de la nécessaire mutation du secteur du bâtiment pour répondre à l’urgence environnementale, de nombreuses initiatives étatiques et privées encouragent l’essor des bâtiments intelligents. En Europe, un indicateur spécifique a ainsi vu le jour et des labels se développent pour accompagner ce développement.

  • Le Smart Readiness Indicator (SRI)

Un indicateur a été mis en place au niveau européen pour évaluer le potentiel d’intelligence des bâtiments. Le Smart Readiness Indicator (SRI) est né de la seconde directive européenne Energy Performance of Building Directives (EPBD) du 19 juin 2018. Le SRI évalue les bâtiments selon trois principales fonctionnalités. Celles-ci comprennent l’optimisation de l’efficacité énergétique et les performances globales utilisées, l’adaptation du fonctionnement aux besoins des occupants et la réponse aux signaux du réseau.

Une phase de test est en cours dans quatre pays européens, dont la France.

  • Le label R2S

Ce label a été créé par la société française Certivéa, leader pour la certification et la labellisation des bâtiments tertiaires non résidentiels.

Le label R2S permet aux maîtres d’ouvrage de faire des choix pour mettre en place une infrastructure numérique intégrée dans les bâtiments neufs. En rénovation, il a pour objectif de proposer une mise à jour des équipements pour améliorer la performance énergétique du bâtiment.

La société a également créé un label R2S-4 GRIDS. Ce dernier est davantage orienté vers l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment par la mise en place de moyens numériques. Ce label participe à l’intérêt grandissant pour les « Smart grids », réseaux permettant d’ajuster les flux d’énergie entre producteurs et consommateurs.

Le développement des immeubles intelligents va révolutionner, dans les années à venir, l’immobilier de bureaux et les bâtiments industriels et commerciaux. Cela va avoir un impact sur l’empreinte énergétique du secteur tertiaire mais également sur les coûts de gestion associés.

Martine Variéras Directrice associée
Mehdi Abdellaoui Senior Manager

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