Hyperloop, de la science-fiction à la réalité

19 octobre 2017

2013 sera peut-être l’année d’un tournant dans l’histoire du transport ferroviaire. C’est en tout cas l’année où l’entrepreneur à succès (Paypal, Tesla, SpaceX), Elon Musk, publia un livre blanc contenant les plans et schémas techniques de son train du futur : l’Hyperloop. Ce projet, tout droit venu de l’univers de la science-fiction, vise à créer un train dont la vitesse avoisine les 1200 km/h.

UN PROJET PORTÉ PAR DE GRANDES AMBITIONS

Elon Musk décida de lancer son projet de train supersonique suite au développement du « California High speed rail » dont il ne saisit pas ses apports pour le futur du transport. Selon lui, ce projet n’était pas cohérent avec son temps. Il s’attela donc à créer un système de transport qui serait plus sûr, plus rapide et plus économique que les transports déjà existants : l’Hyperloop. Ce projet consiste à transporter des passagers, à 30 secondes d’intervalles, au sein de capsules circulant dans des tubes faiblement pressurisés à une vitesse frôlant celle du son. Une telle vitesse permettrait de relier Los Angeles à San Francisco en 35 min (01h11 en avion) ou encore Paris à Marseille en 40 min (01h19 en avion, 03h03 en TGV).

UN PROJET BASÉ SUR DES MÉTHODES DE FONCTIONNEMENT CONNUES

Beaucoup de spécialistes se disent optimistes quant à la réalisation de ce projet car le fonctionnement de ce train futuriste repose sur de nombreuses techniques dont nous connaissons les tenants et aboutissants. Le démarrage des capsules sera réalisé par une propulsion magnétique générée par des moteurs linéaires à induction parcourus par un courant triphasé. Pour faciliter le déplacement, les capsules utiliseront un système d’aspiration de l’air. En effet, un compresseur sera placé à une extrémité de la capsule afin d’aspirer l’air, le refroidir et le rejeter vers l’arrière. Les capsules seront également placées en lévitation à l’aide d’aimants pour l’accélération du système. Enfin, pour réduire les frottements qui ralentiraient les capsules, le tunnel sera placé dans une atmosphère à très basse pression (100 Pa) avec des sas de décompression en amont et aval des capsules assurant le déplacement de la pression atmosphérique.

UN PROJET PRIS AU SÉRIEUX

Une des grandes victoires actuelles d’Hyperloop est sa retombée médiatique. Le projet, dès son lancement, a su suscité l’intérêt de nombreux acteurs. Elon Musk, très occupé par ses sociétés, a décidé de laisser ce projet à la charge de trois sociétés : Hyperloop One (USA), Hyperloop Transportation Technologies (USA) et Transpod (Canada). De nombreux chercheurs d’entreprises et universités réputées (Boeing, Airbus, MIT…) se sont également saisis du projet. Hyperloop a même su convaincre certains gouvernements (Canada, Russie…) si bien que des études de réalisations concrètes sur le terrain sont en cours.

UN PROJET EN PLEIN ESSOR

Porté par un engouement certain du public, Hyperloop se développe rapidement. En mai dernier, Hyperloop One a réalisé avec succès son premier test dans le Nevada. Le monde a ainsi pu découvrir un premier prototype du système de propulsion atteignant une vitesse de 160 km/h sur une très courte distance. Dans un même temps, Hyperloop One a réalisé une levée de fond de 160 millions de dollars pour financer ses travaux. Un des contributeurs n’est autre que la SNCF, dont le savoir-faire développé dans le cadre de ce projet a suscité son intérêt et pourrait lui permettre de réduire les coûts de son TGV. Plus récemment, la société a finalisé une piste d’essai de 500 mètres pour la réalisation de nombreux nouveaux tests et mené un second test couronné de succès (des vitesses atteignant près de 320 km/h).   L’Hyperloop est en plein essor et affiche de belles ambitions. De nombreux défis l’attendent encore mais il se pourrait bien que la science-fiction devienne réalité.

Raphaël GALVEZ
RAPHAËL GALVEZ
CONSULTANT

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