La France sera l’acteur essentiel d’une économie réelle et durable

IAB Billion

Un article de Maximilien Billion, manager, TNP,  paru dans le livre blanc « Comment relancer une économie durable ? »

 

Le sentiment vis-à-vis du secteur financier est bien trop souvent binaire, avec pour ses détracteurs la vision d’une finance totalement décorrélée de la réalité économique, du quotidien des entreprises et des particuliers. Pourtant, ce secteur demeure le pilier et le poumon de nos économies modernes, au service des enjeux de développement durable.

La finance tremble et c’est le monde qui vacille, elle tousse et ce sont des pans entiers de l’activité économique qui deviennent malades. Au-delà de certaines opinions manichéennes, il est d’abord utile et nécessaire de comprendre le fonctionnement de notre système économique et financier afin de poser les bases objectives du rôle porté par ce secteur bien plus large et complexe qu’il n’y paraît.

 

La nécessité de retrouver une vision objective de la finance

Méfions-nous de tomber dans des jugements trop hâtifs. La méconnaissance appelle la méfiance ou pire la défiance, il est indispensable de prendre de la hauteur pour permettre une com[1]préhension fine des tenants et aboutissants d’une activité non seulement essentielle au bon fonctionnement de notre économie mais aussi à l’avant-garde des enjeux de notre société.

Il y a eu bien évidemment des excès, par le passé, et il y en aura encore mais les réglementations successives ont permis de mieux encadrer, ajuster, calibrer et orienter les flux financiers dans une optique de servir l’intérêt commun et de garantir les conditions d’une croissance vertueuse.

Rappelons également qu’avec 360000 collaborateurs dans le secteur bancaire et 148000 dans la branche assurance, les activités financières représentent un acteur majeur de l’emploi en France incluant une chaine de valeur étendue à l’ensemble de l’activité économique hexagonale.

 

Distinguer les différents acteurs de la chaine de valeur financière

Aux côtés des banques, nous retrouvons un écosystème financier rassemblant les sociétés de gestion d’actifs, les fonds de pension, les fonds souverains mais aussi les banques centrales, très actives depuis une décennie, ainsi que les assureurs, grand pourvoyeur de ressources financières.

Chacun de ces acteurs s’implique au quotidien, directement ou indirectement, dans le financement de nos économies. Pour permettre plus d’impact, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont désormais partie intégrante des stratégies et politiques de financement et d’investissement des établissements financiers.

L’Accord de Paris sur le climat, les 17 Objectifs de développement durable de l’ONU, le Label ISR ainsi que le règlement européen SFDR, entré en application en mars dernier, favorisent l’émergence d’une chaine de valeur vertueuse et encadrent les initiatives visant à rendre notre économie plus durable et responsable.

Au-delà de la seule sphère financière, les États, les entreprises mais aussi les particuliers seront les maillons indispensables d’une finance au service de l’économie réelle incluant des objectifs exigeants de réduction de leur impact environnemental, social et climatique.

 

Une finance de proximité ou de marché créatrice de croissance

Dans ce contexte, l’intégralité des établissements financiers a pris conscience de la nécessité d’agir face à l’urgence de ces enjeux, tout comme les acteurs de la finance de marché dans son ensemble, qui ont un rôle prépondérant dans le fonctionnement de l’économie.

Les marchés actions permettent notamment de solidifier le capital des sociétés cotées tandis que les marchés obligataires et ceux des taux courts viabilisent au quotidien les besoins de financement des banques, de l’État, des entreprises mais également des particuliers tout en proposant des solutions d’investissement adaptés aux objectifs de chacun.

Au-delà du rôle premier que l’on donne à la finance, celui d’alimenter en liquidité les entreprises et les particuliers, le scope d’intervention est donc bien plus large. En favorisant le développement économique, en assurant les conditions de la croissance, en protégeant les personnes physiques et morales des aléas tout en intégrant des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, de solidarité, d’accompagnement vers une production plus responsable, la sphère financière est l’un des piliers de notre avenir.

 

Des objectifs responsables et durables pour plus d’impact

L’intégration croissante des enjeux ESG dans les critères de financement, l’élargissement de l’offre de fonds ISR par les sociétés de gestion d’actifs et les assureurs ainsi que de nombreuses autres initiatives permet de participer activement aux engagements de l’écosystème financier dans une démarche de co-construction impliquant de fait chaque acteur de cette chaine de valeur pour accélérer ces démarches responsables en faveur de l’économie réelle et de la transition écologique.

Nous sommes face à des objectifs concrets, pour permettre plus d’impact sur notre environnement, dans une démarche responsable, durable et exemplaire afin de poser les bases de la croissance de demain. La finance a pleinement sa place et un rôle essentiel à jouer, qui implique des transformations profondes pour plus de performance.